Une entrée en matière difficile
Ça y est, c’est le jour J ! Il est temps de quitter Amiens et de descendre progressivement vers l’Afrique. Le temps est très pluvieux et la commande de mon blouson moto imperméable n’est pas arrivée à temps. Le père d’un ami qui m’a aidé à stationner ma Royal Einfield dans son garage m’offre chaleureusement une tenue de pluie pour la chasse qui va rendre mon voyage beaucoup plus confortable.

Après un départ humide de cette commune des Hauts-de-France, je quitte la ville aux briques rouges pour rejoindre des amis qui habitent le centre de la France où je passerai ma première nuit.
C’est sous une pluie battante que je roule durant plus de 10 heures… à travers les bouchons parisiens, le périphérique, les ralentissements liés aux manifestations des gilets jaunes et à la brume glaçante. Ce premier jour de voyage me semble le plus difficile de tous mes voyages motos (bien plus que le Mexique ou l’Afrique Du Sud) !
La circulation parisienne m’emporte et je rate la sortie, aucun panneau indiquant une ville proche du centre comme Orléans ou Bourges, je suis obligé de me mettre sur une bande d’arrêt d’urgence pour souffler et reprendre mon itinéraire.
Finalement j’arrive à destination après presque dix heures de route là où Google maps n’en signalait initialement que cinq. C’est affamé et frigorifié que je retrouve mes amis vers 22H00, où un plat chaud m’attend (une bonne raclette bien fondante!).
Départ froid, accueil chaleureux
Je reste deux jours pour récupérer dans cette petite commune du centre de la France à une cinquantaine de kilomètres de Bourges. Le village d’Ourouer-les-Bourdelins est un lieu où j’avais l’habitude de passer mes vacances. Ma famille y avait acheté une maison de campagne lorsque j’étais enfant et que j’habitais Paris, notamment car à l’époque je ne supportais pas la pollution et la saleté de la capitale).
Les voisins sont restés de très bons amis depuis, et c’est ici où j’ai pu rouler avec un deux roues pour la première fois (une vieille mobylette Peugeot des années 60). Nous nous organisions des courses autour du pâté de maisons à la manière d’un épisode de la bande dessinée « Joe Bar Team ». Pourtant, malgré son charme, cette ville se dépeuple progressivement en raison de l’exode rural.
Direction plein sud !
Après un bon repos et un premier vol avec le drone autour de la maison de mes amis, je prends la route direction Marseille où l’on m’a invité afin de rencontrer d’éventuels sponsors. La route est très belle jusqu’à Saint Etienne et je contourne Lyon via le « Col de la république », puis je prends l’autoroute direction Orange où les gilets jaunes m’ouvrent les barrières du péage, me faisant économiser quelques euros !
La réserve d’essence atteinte, j’arrive proche du centre de Marseille où je m’installe à l’hôtel Le Corbusier. C’est une ancienne prison classée monument historique, les cellules des détenus sont réaménagées en chambre. La vue sur le toit couvre une grande partie de la cité phocéenne.
Je consacre une journée à la rencontre de ces potentiels partenaires et c’est rempli d’espoir que je prends la direction de l’Ariège. Une amie espagnole de longue date m’y attend pour m’offrir l’hospitalité et m’encourager avant de reprendre la route le long de la chaîne des Pyrénées, où malgré la fraîcheur se dessine un paysage somptueux m’ouvrant la voie vers l’Espagne.
